Toujours moins

 

La politique des « moins »


Depuis des mois, le bourgmestre NVA de Fourons, en maître de la communication et de la manipulation des foules qu’il est  nous prépare psychologiquement à la présentation de son budget et de son plan pluriannuel sous le signe de l’austérité : « Il est obligé de nous serrer la ceinture, voire même de nous arracher nos derniers boutons de culotte !!! »

Alors que nos villages fouronnais peuvent se targuer d’un riche passé historique et millénaire avec des traces écrites remontant en l’an 737 qui évoquent la présence d’un palladium à Fouron-le-Comte dans un lieu appelé Furonis, alors que ces villages ont constitué et capitalisé, au long des siècles, des biens communs au peuple, des  propriétés communales faites de bois, de champs, de bâtiments communaux (maisons communales, écoles, habitations…), ponts, chemins,… la majorité communale, Voerbelangen, à l’entrée du nouveau millénaire, s’est inscrite dans l’histoire de la commune en vendant innocemment et avec légèreté l’ensemble de ces propriétés invoquant, sans fondement objectif,  un endettement du passé. Pour rappel, 264 ha de bois ont été vendus pour un montant de 5.500.518 €, sans compter l’ensemble des habitations avec le bâtiment du CPAS de Mouland en dernier lieu. Il ne reste plus sur leur tableau de chasse ou de VOLS, une maison à Rémersdael et l’ancienne maison communale de Fouron-St-Martin abritant l’école francophone des Fourons.

Avec ce pactole, ils ont tenté de faire, en 10 ans, monts et merveilles en s’autoproclamant rois des finances. On peut toutefois s’interroger quand on se penche sur certains graphiques chiffrés.




Ainsi comme on le voit, les frais de personnel s’élevaient à 613.473 € dans le compte communal de l’an 2000.

Le budget pour 2014 prévoit 2.009.847 €. Pour financer cette armée mexicaine, 43,6 % du budget sera donc nécessaire et ces chiffres ne comprennent pas les traitements des policiers. De surcroît tant l’enseignement que la maison de retraite ne sont à la charge de la commune.




On a créé un corps de pompiers pour le prestige politique de « la Flandre qui gagne » (il fallait dégager ces vilains pompiers herviens et avoir un corps de pompiers propre pour 4.000 habitants alors que la province de Liège vient de créer un corps de pompiers professionnels à Hermalle-sous-Argenteau).

Une politique du prestige, du bling-bling , qui s’accompagne déjà de nouveaux et onéreux emprunts et qui, 10 ans plus tard, conduit à l'AUSTÉRITÉ, à LA POLITIQUE DES MOINS.

On va ainsi diminuer le train de vie somptuaire de la commune, les aides et subsides aux amis et demander à tous les citoyens, à défaut de la mise en place d’une véritable politique économique à long terme, de l’argent en plus.



Tout au tourisme

Depuis 30 ans, la communauté flamande de Fourons et son parti politique Voerbelangen axent toute l’économie sur le tourisme.

L’agriculture, les sociétés de transport, les PME, les petits commerces se résument maintenant à une peau de chagrin. Toute la vision urbanistique est axée principalement sur le tourisme.  Le constat est clair : toutes ces maisons habitables qui comptaient des habitants fouronnais, qui faisaient croître notre population, qui animaient nos associations sportives et culturelles et notre économie se sont vidées de leurs habitants pour ne plus accueillir qu’occasionnellement des touristes de passage.

La politique flamingante et anti-francophone a porté ses fruits et des centaines de Fouronnais francophones autochtones ont,  dégoutés par si peu de considération, quitté la commune pour laisser place au « VIDE ». L’intolérance vis-à-vis des Francophones  des villages voisins pratiquée par la majorité flamingante a depuis longtemps incité les habitants de Wallonie à ne plus venir s’installer à Fourons. Et on viendrait se plaindre de l’HÉMORRAGIE TRAGIQUE des Fouronnais…

Heureusement pour la commune, on peut encore prendre un peu d’argent au tourisme pour alimenter les caisses de la commune qui ne leur rend pas. Nous constatons :

- Pas d’illuminations de Noël ni lors des fêtes de fin d’année.

- Pas de villages fleuris au printemps.

- Pas d’animations musicales grand public en été.

- Manque de zones de pique-nique et de jeux pour les enfants à la campagne.

- Des problèmes de parking dans les villages.

- Des problèmes de mobilité dans les centres des villages.

- Une police qui « flashe » tout azimut et donc aussi le dimanche après-midi pour bien surprendre les touristes retournant paisiblement chez eux.


On réfléchit maintenant à l’arrêt de la construction de l’unique parc artisanal à Fouron-le-Comte. Voerbelangen envisage l’abandon de ce projet alors que deux terrains sur trois ont déjà été acquis, que le plan de secteur a été adopté, et que de l’argent a été dépensé pour faire les plans d’aménagement du projet. Mais voilà, lassées d’attendre, plusieurs PME ont quitté notre commune pour s’installer dans les villages voisins ou le zoning de Visé.

On préfère exproprier les propriétés des habitants de la rue de l’Arbre pour aménager le rêve du bourgmestre : relier la maison communale à l’école provinciale !

On ne mise pas sur l’emploi pour les jeunes de demain, on ne croit plus à un développement économique possible mais on préfère s’accrocher au rêve de faire des Fourons une réserve naturelle pour touristes.

Habituez-vous, dès à présent, aux cacahuètes car nous serons, demain, les singes du cirque communal à les touristes lanceront des peanuts.



Voerbelangen vous propose aussi des « + »

- Plus de taxes.

- L’impôt sur les personnes physiques (IPP) porté à 7,5 % soit + 1 %.

- Une nouvelle taxe frappant les ménages : 50 €.

- Une taxe de 250 € sur les parcelles à bâtir non construites.

- Aux cimetières, une augmentation du prix des concessions.

- Une augmentation des frais pour la délivrance de pièces administratives : + 2 € pour les cartes d’identité, + 5 € pour les permis de conduire, 50 € par dossier d’urbanisme.

- Se marier vous coutera désormais 25 € en semaine et 100 € le samedi.

- Une augmentation du prix du hachage des branches et déchets verts à domicile.

- Une diminution de la prime d’acquisition et de construction d’un premier immeuble ou appartement : 1.000 € pour un appartement et 2.000 € pour une maison. Et moins d’aide = + de frais.

- La suppression des subsides d’amélioration des salles et locaux de jeunes au niveau du bruit et de la protection incendie. Ce qui générera plus de frais pour les comités locaux.

- L’augmentation des taxes sur les organisations de masse.

- …


La pression du vieillissement (en néerlandais : de « grijze druk »)

Les deux derniers conseils de l’aide sociale du 26 novembre 2013 et du 17 décembre 2013 méritent que l’on s’y attarde.

Le 26 novembre, le président Voerbelangen cite une étude DKV (Deutsche Krankenversicherung) qui donne les chiffres prospectifs applicables à notre commune : pour les plus de 60 ans, 20 % d’entre eux s’en sortiront sans problèmes (financièrement parlant), 20 % se trouveront dans une zone qualifiée de « sensible »  et 60 % rencontreront des problèmes.

On peut donc s’attendre, dans les années à venir, à rencontrer une frange importante des plus de 60 ans ayant de réels problèmes financiers !

Le 17 décembre, alors qu’il s’agit de voter des points importants pour le financement des années prochaines « plan pluriannuel pour les années 2014 à 2019 », on peut trouver dans les commentaires de l’analyse environnementale du même plan les renseignements suivants (les sources sont fiables puisqu’il s’agit de chiffres et de projections émanant du SPF Economie) :

Au 1er juin 2008, 23 % de la population fouronnaise avait plus de 60 ans avec 18,5 % de plus de 65 ans.

La tendance de la catégorie de 0 – 19 ans, elle, est en constante diminution :

- en 2002, 1018 Fouronnais avaient de 0 à 14 ans ;

- en 2012, 802 Fouronnais avaient de 0 à 14 ans.

Fourons devient, par conséquent, une commune de plus en plus vieillissante. Selon les statistiques dont la source est indiscutable, Fourons va compter de plus en plus de personnes âgées, plus que la moyenne au Limbourg ou en Région flamande. Une phrase du rapport est remarquable et je la traduis :

« Il est clair que la pression des ainés augmente plus à Fourons que la moyenne du Limbourg et de la Région flamande. »

Et la phrase suivante est encore plus parlante et je cite en traduisant :

« La commune devra certainement tenir compte de ce constat dans le futur. » !!!

Un dernier chiffre encore, mais ô combien inquiétant :

- en 2000, Fourons comptait 4.315 habitants

- en 2010, Fourons comptait 4.194 habitants

- en 2012, 4115 habitants.

- en 2020, les démographes s’attendent à ce que la population totale des Fourons continue à baisser et nous ne serions plus que 3.712 habitants.




Cela signifie une perte de 600 habitants en 20 ans, alors que toutes les autres communes autour de nous sont en accroissement de population. Pire encore, entre le 1er janvier 2001 et le 1er août 2012, la population belge est passée à Fourons de 3.491 à 2.995 habitants.

Les perspectives démographiques sont catastrophiques et le tout résulte de choix délibérés depuis longtemps par l’occupant. Le village de Rémersdael qui était florissant avec de nombreux grands ménages était trop francophone (96 % pour Liège en 1962). Son évolution a été stoppée. Pratiquement toute sa jeunesse est partie et il a presque perdu la moitié de sa population totale.

En 2020, les plus de 60 ans représenteront 30 % de la population fouronnaise, soit 7 % de plus qu’en 2010, avec toujours en parallèle de moins en moins de jeunes de 0 à 19 ans. Le risque d’être confronté à une pyramide des âges inversée (plus de vieux que de jeunes) est chaque jour plus présent.


Constat

La population de Fourons vieillit et ne se renouvelle pas. Parmi les causes, il faut certainement isoler les politiques de gestion du plan de secteur (celui-ci ayant été cadenassé par le passé pour éviter une croissance du nombre de francophones), les politiques flamandes actuelles menant à l’exclusion et au départ des francophones autochtones (circulaires, wooncode, …) qui, si elles en amusent certains, ont comme fâcheuse conséquence de déstabiliser irrémédiablement l’équilibre démographique de la commune.


Revenons à notre conseil du 17 décembre 2013

Un point important était porté à l’ordre du jour : l’aide accordée aux personnes âgées en maison de repos.

Jusqu’à présent, chaque résident repris en maison de repos à Fourons recevait une aide du CPAS de 5,50 € par jour soit ± 165 € par mois et par conséquent ± 495 € par trimestre.

Ici aussi on pratique la coupe sombre puisque la majorité Voerbelangen, pressée par le bourgmestre de faire des économies (nous reparlerons plus loin du pourquoi de ces économies), propose un nouveau règlement d’aide : 200 € par trimestre (au lieu de ± 495 €). Cela signifie une diminution drastique de pratiquement 60 %, le tout assorti d’une enquête sociale dont les critères objectifs seront très difficiles à établir, d’une condition de domiciliation à Fourons depuis 10 ans, etc.


Pour les élus RAL, il s’agit là d’une décision inacceptable d’autant que les tours de vis imposés par l’administration communale seront figés pour les années à venir : l’intervention communale sera quasi identique de 2014 à 2019, à savoir :

- en 2014  433.000 €

- en 2015  429.000 €

- en 2016  442.000 €

- en 2017  439.000 €

- en 2018  456.000 €

- en 2019  470.000 €

Ces montants sont quasi bloqués alors que les besoins du côté des ainés iront croissants. Voilà ce que Voerbelangen appelle une saine gestion !!!

Il est évident que, pour nous, il est exclu de mettre sur le dos des ainés le poids d’une gestion ubuesque depuis l’an 2001. Les plus âgés ne peuvent pas être l’objet de tours de vis budgétaires dus à des investissements inconsidérés du côté communal (engagement pléthorique de personnel, parc à conteneurs, pompiers,…) investissements qui commencent à faire sentir leurs effets négativement exponentiels.

Pour nous, les ainés ne peuvent pas être pris en otage et être les victimes de mesures clairement antisociales.

J’ai d’ailleurs exprimé ce point de vue de notre groupe au président en m’étonnant que lui, médecin social, cautionne une telle politique étiquetée NVA.

Cela m’a valu une mini colère de sa part mais je sais aussi qu’en bon chrétien qu’il est et par ailleurs « honnête homme », il n’a pas beaucoup le choix face à la gabegie de l’actuel bourgmestre NVA, ex déçu du CVP qui n’a d’autres objectifs que de plaire à ses maîtres ultra-nationalistes Peumans, Bourgeois et De Wever. Triste plan de carrière mais que ne ferait-on pas – jusqu’à la trahison envers son parti – pour retrouver un beau poste en remplacement du strapontin de sénateur non élu (coopté) attribué pour bons services rendus à la Flandre nationaliste !

Pour être exhaustifs au niveau du rabotage et des tours de vis, signalons également des restrictions à l’encontre des jeunes pour ce qui a trait aux interventions communales dans les abonnements aux transports en commun des moins de 25 ans et des plus de 25 ans.

En résumé, alors que jusqu’à présent on accordait un remboursement de 30 € par an aux moins de 25 ans et de 20 € aux plus de 25 ans, le nouveau règlement, voté majorité contre opposition, donne un nouveau coup de rabot de ce côté. Dès le 1er janvier 2014, on ne remboursera qu’après enquête sociale un quart du tarif de l’abonnement maximum, etc…  Bref, un alourdissement de la procédure et une « règlementite » encore plus aigüe. Tout cela pour des économies de bouts de chandelle car le budget prévisionnel a été ramené de 6.000 € à 2.000 € alors que les montants engagés en 2013 pour le remboursement des abonnements ne se sont élevés qu’à 2.093 € !!!  Quand je vous disais que c’est du grand n’importe quoi axé sur une politique nihiliste !

En résumé, et c’est l’économiste qui s’exprime, les besoins financiers de la commune sont de plus en plus croissants et cela pour couvrir des investissements « pharaoniques ». Les besoins financiers de la commune vont croître de manière exponentielle alors que l’« on » sait qu’il y aura de plus en plus de personnes âgées, et donc de moins en moins d’actifs pour supporter ces charges.

N’oubliez pas que dans la foulée l’augmentation de l’impôt des personnes physiques a été voté par la majorité Voerbelangen (6,5 % à 7,5 %).

Tous les signaux sont à l’orange, bientôt au rouge, le gouffre financier, que dis-je, l’abîme est proche.

Un jour, au cours d’un conseil communal, le bourgmestre nous a déclaré, tel Martin Luther King, « I have a dream » (j’ai un rêve).

Ce rêve, qui je le crois, se concentre uniquement sur Fouron-le-Comte, village natal et résidentiel de l’actuel sociétaire du bureau mayoral, risque un jour de tourner au cauchemar.

La situation actuelle n’est pas sans nous rappeler la fable de « la cigale et la fourmi ». En effet, après avoir vendu tous les bijoux de famille en l’an 2001 (bois, patrimoine immobilier…) – l’épargne thésaurisée par tant de générations de bons gestionnaires Fouronnais –, il ne restera bientôt plus rien à vendre à Fourons ! Et lorsque la pompe à fric de la Flandre s’arrêtera, malheur à ceux qui seront à la barre !

2014 ne s’annonce pas sous les meilleures auspices, Voerbelangen nous confronte à une politique des « - » en terme d’acquis et une politique des « + » en terme de taxations diverses. C’est une politique de nuls et d’autres restrictions budgétaires nous attendent à « Broers City » !!!


Cet article a été publié dans «Le Foron» 2014/1 (janvier 2014)


Ainsi que la traduction en néerlandais : http://www.retour-aux-libertes.be/retour-aux-libertes.be/Altijd_minder.html



Pour le groupe RAL

Nico Droeven & José Smeets.