Fourons, le 13 décembre 2002.

COMMUNIQUE DE PRESSE DU GROUPE RETOUR A LIEGE

 FOURONS : UNE NOUVELLE ATTAQUE A L'ENCONTRE DES FACILITES

Les Francophones de Fourons sont à nouveau en butte à une initiative flamande visant à vider de leur substance les « facilités linguistiques » dont ils bénéficient.

Les faits

La commune de Fourons a récemment introduit une nouvelle « taxe communale générale ».  La majorité flamande a décidé d’appliquer la « circulaire Peeters » en la matière et elle a donc adressé les feuilles d’imposition en néerlandais à tous les contribuables de la commune.

En conséquence, plusieurs centaines de chefs de ménage francophones ont demandé à recevoir ces documents en français.  A cet effet, la plupart d’entre eux se sont adressés au commissaire d’arrondissement adjoint des Fourons.  Celui-ci a exercé les attributions qui lui sont expressément attribuées par les articles 63 et 64 de la législation linguistique fédérale, en respectant aussi les instructions plus détaillées qu’il a reçues du gouvernement fédéral en janvier 1995, et il a transmis une première liste de demandes par une lettre recommandée adressée au Collège des Bourgmestre et Echevins de Fourons, en date du 2 décembre 2002.  Jusqu’à présent, le commissariat d’arrondissement des Fourons avait déjà adressé des milliers de demandes similaires aux administrations les plus diverses, sans que cela ne soulève jamais aucune objection.

Toutefois, le bourgmestre des Fourons, lui, s’arroge le droit de contester l’intervention du commissaire d’arrondissement adjoint.  Il a donc décidé, unilatéralement, de ne pas soumettre la lettre du commissaire d’arrondissement adjoint à l’institution à laquelle elle était adressée, à savoir le Collège échevinal.  Sans citer la moindre base légale, il se permet de mettre en doute la recevabilité de la demande et il décide de surseoir à son exécution, en attendant l’avis du ministre des affaires intérieures du gouvernement flamand !  En même temps, il menace d’infliger une amende aux contribuables francophones, qui, suite à cette décision unilatérale de report d’exécution, n’auraient pas reçu leur feuille d’imposition française dans les délais et qui, de ce fait, n’auraient pas acquitté leur taxe avant l’échéance fixée au 14 décembre 2002.

Un précédent inadmissible

Nous savions déjà que le bourgmestre Broers se prend pour Louis XIV et qu’il outrepasse régulièrement les compétences normales d’un bourgmestre.  Cette fois, il n’hésite pas à mettre en doute, par un ultimatum franchement insultant, les attributions et l’intégrité d’un commissaire du gouvernement.  Il va sans dire qu’un bourgmestre n’a, en aucune façon, le droit d’interpréter la législation linguistique, ni de porter un jugement sur les modalités techniques selon lesquelles le commissaire d’arrondissement adjoint assure les tâches qui lui sont imparties par le pouvoir fédéral.

De surcroît, le bourgmestre des Fourons décide de consulter un ministre du gouvernement flamand pour que celui-ci prenne position en matière d’application d’une loi fédérale. 

Ceci est intolérable.  L'objectif est clair.  Après s'être indûment immiscé dans l'application d'une loi fédérale par la publication des circulaires Peeters, Van den Brande et Martens, le gouvernement flamand persiste et signe.  Même le président du VLD a reconnu que ces circulaires n'étaient que des tracasseries mesquines.  Mais elles étaient clairement destinées à rendre plus ardu le recours aux facilités, le calcul ultime étant que les bénéficiaires renoncent finalement à y faire appel.  De même, cette fois, un ministre flamand pourrait imposer au commissaire d'arrondissement adjoint des instructions arbitraires qui ne lui permettraient plus d'exercer efficacement ses attributions en faveur des bénéficiaires des facilités.  Jusqu'à présent, il suffit aux Francophones de Fourons d'adresser leurs demandes au commissariat d'arrondissement, qui les transmet aux administrations concernées par une voie officielle.  Si cette procédure devenait également plus complexe ou impossible, "on" pourrait à nouveau espérer que les habitants finissent par se lasser.  Au bout du compte, on pourrait même envisager le suppression des facilités ainsi que du commissariat d'arrondissement de Fourons, puisque le tout serait devenu superflu. 

Armel Wynants, le commissaire d'arrondissement-adjoint des Fourons, est un observateur attentif présent à chaque conseil communal. En plus de cela, il est chargé d'une mission d'ombudsman par le gouvernement fédéral en vue de la protection de la minorité francophone des Fourons.

Riposte

Il faut que les responsables politiques francophones fassent échouer ces manœuvres.  La riposte est simple.  Il suffit que le ministre fédéral de l'Intérieur se montre intransigeant et qu'il signifie vigoureusement au bourgmestre de Fourons et au ministre flamand des Affaires Intérieures que la compétence de veiller à l'application pratique des lois linguistiques fédérales lui incombe à lui, et à lui seul et qu'il fasse savoir au commissaire d'arrondissement adjoint de Fourons que sa façon de procéder est tout à fait réglementaire et qu'aucune autre administration ou autorité politique n'est en droit d'en juger.

Le Groupe Retour à Liège a écrit à tous les responsables politiques francophones pour dénoncer ces manœuvres qui sabordent l'édifice institutionnel et qui accréditent les thèses séparatistes qui se font entendre actuellement en Flandre dans le cadre de la pré-campagne de gesticulation et de musculation communautaires.

Le Groupe Retour à Liège invite énergiquement les responsables politiques francophones à rappeler à leurs homologues flamands que les facilités ne sont ni transitoires ni passibles d'extinction. Il encourage également le ministre fédéral de l'Intérieur à se montrer ferme et inflexible dans cette affaire, dans le but d'empêcher que ne se dessine une phase supplémentaire du "détricotage" des facilités linguistiques voulu par une grande partie de la classe politique flamande.

Pour le Groupe Retour à Liège,

Nico DROEVEN.                                                                            José SMEETS.

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© jlx@wallon.net - Dernière modification le 24/12/2005